Southland
Invercargill – 6 février 2015

Aujourd’hui nous quittons Te Anau pour nous rendre dans le Southland. Nous faisons d’abord un arrêt au Wildlife Centre dans l’espoir de voir des Takahe de plus près. Protégés des prédateurs, ils vivent dans un enclos délimité par de hautes clôtures. Très farouches, nous n’en apercevons pas. Le lieu abrite d’autres espèces mais en vérité nous sommes affreusement déçus car les volières des oiseaux qui peuvent voler (perroquets et chouettes) sont très petites et leurs habitants ont tous l’air déprimés. Pourtant géré par le DOC, nous pensions qu’il s’agissait d’un sanctuaire pour oiseaux menacés mais il n’en est rien. Les oiseaux sont justes exposés pour les touristes et cela fait mal au cœur. Nous partons donc bien vite d’ici.
Amateurs de belles routes, pour nous rendre à Invercargill nous empruntons la Southern Scenic Route qui longe d’abord le Fiordland National Park puis l’océan. Nous nous arrêtons au niveau d’une très belle et grande rivière qui a représenté l’Anduin dans le Seigneur des Anneaux, puis nous partons déjeuner sur les rives du lac Manapouri. Aujourd’hui le temps est à peu près dégagé et il ne pleut pas. Quel soulagement. Pourtant les températures sont toujours très basses et le vent souffle fort. Quoi qu’il en soit la vue est magnifique : l’eau du lac d’un bleu profond se prolonge à l’horizon vers les montagnes des fjords dont les hauts sommets sont enneigés.
Une fois dépasser Tuapere, où nous croisons des Kereru (gros pigeons endémiques) sur les fils électriques, l’océan Pacifique n’est plus très loin. Le vent souffle de plus belle et la voiture est légèrement ballotée entre les plaines dorées d’un côté et les immenses vagues déchainées de l’autre. Nous avons souvent vu « la mer » durant nos 10 mois de voyage, mais la revoir est toujours un plaisir.
Nous arrivons à Invercargill en début d’après-midi et filons droit vers le centre d’information où nous apprenons avec tristesse qu’aucun évènement particulier n’est prévu pour le Waitangi Day, jour de signature du fameux traité « de paix ». Le musée étant dans le même bâtiment et le vent étant trop violent à l’extérieur, nous décidons de visiter le Southland Museum qui se vante d’avoir la plus grande pyramide de l’Hémisphère. Il s’agit en fait du toit de l’édifice et elle n’a rien de comparable à celle du Louvre et encore moins à celle de Khéops. Les expositions sont plutôt succinctes mais toutefois très instructives et bien présentées. Nous en apprenons un
peu plus sur le Southland, sa faune et sa flore, son histoire ainsi que sur l’époque tragique où baleines et otaries se faisaient massacrer. Nous terminons la visite par le tuatarium où des tuatara, espèce fossile de reptiles aujourd’hui menacés, vivent calmement en ne faisant pas grand-chose de leur journée. Ces animaux sont très lents et se fondent tellement bien dans le décor (bois, humus, buissons), que tenter de tous les retrouver est un véritable défi que nous relevons.
Pour clôturer notre journée, nous faisons un tour de la ville écossaise qui ne garde pas trop de traces de l’époque de la colonisation si ce n’est quelques vieux bâtiments, dont certains en briques rouges, se dressent fièrement sur l’avenue principale entre les buildings plus récents.
Catlins – 7 février 2015

Nous partons du camping pour nous rendre à Bluff, mignon petit village de bord de mer possédant quelques bâtiments industriels à l’écart des habitations. Ici nous sortons l’appareil pour prendre quelques photos souvenir de la fin de la State Highway 1 et du beau panorama sur l’océan déchainé. Il est vite passé le temps depuis notre road trip dans le Northland et à présent, 1400 km nous séparent du cap Reinga.
Nous suivons toujours la Southern Scenic Road et entrons à présent dans la belle région des Catlins. Notre premier arrêt se fait à Waipapa Point où depuis le phare qui surplombe l’océan, nous apercevons une otarie énorme sur la plage et un rassemblement de mouettes derrière un rocher cherchant à échapper aux bourrasques. Très amusant.
Nous allons ensuite à Curio Bay afin de voir et toucher la forêt pétrifiée. De longs troncs et quelques morceaux d’arbres y ont été fossilisés et composent maintenant la côte rocailleuse. C’est génial ! Une vieille dame volontaire surveille la plage et empêche les touristes de s’avancer trop loin car ici nichent de grands pingouins aux yeux et sourcils jaunes. D’ailleurs, nous pouvons en observer un complétement immobile sur la plage et contemplant l’horizon. Nous sommes absolument enchantés de voir notre premier pingouin à l’état sauvage.
Nous nous rendons ensuite en direction de Slope Point, le lieu le plus au Sud de l’Ile. Le vent est déchainé et nous forçons sur nos jambes pour restés en place.
Après cette marche venteuse, nous continuons la route pour nous rendre à Jack’s blowhole. Les paysages des Catlins sont superbes : l’horizon pastel est formé de petites collines dorées dont les herbes flottent sous le vent, le littoral arbore plusieurs couleurs allant du beige à l’orangé en passant par des dégradés magnifiques et pour finir, l’océan translucide nous offre une belle couleur turquoise. Le blanc de l’écume des vagues, allant de l’avant vers l’arrière, apporte du mouvement au tableau. Le blowhole est en fait un gigantesque et profond trou dans la colline où s’engouffrent les vagues de l’océan, pourtant situé à 200 m de là. C’est assez surprenant.
Nous finissons notre exploration journalière à Surat Bay, où la ballade à travers les dunes de sable nous conduit sur une plage de sable fin. Au loin, nous apercevons Cannibal Bay et les falaises de Jacks Bay. Le lieu abrite une colonie d’otaries mais nous n’en voyons que deux se prélassant sur sable. D’ailleurs l’une d’elle n’est pas allongée sur la plage mais dans un trou entre de petites dunes. Décidément, elles nous surprendrons toujours ces otaries.
Les nuages sont partis vers l’intérieur des terres, le vent est légèrement tombé et la température semble remonter aussi nous campons à Owaka, dans le seul lieu qui possède encore une parcelle disponible pour notre tente. Cette nuit, il fera 5°.
Invercargill
Invercargill est la ville la plus au Sud de la Nouvelle-Zélande. Elle est la 3ème ville d l’Ile du Sud. Avec un peu plus de 50 000 habitants, elle regroupe plus de la moitié des habitants du Southland.
Elle est située sur l’estuaire de Waihopai River, à l’extrémité d’une plaine où l’élevage ovin (laine et viande) est fortement développé. D’ailleurs, toute l’activité de la région repose sur l’agriculture et l’élevage de moutons. La région dispose également d’atouts industriels, tels que l’usine d’aluminium et le port de Bluff, à 27 km au Sud.
Elle est la ville la plus venteuse du pays après Wellington.
Bluff
La ville de 2100 habitants est située sur la partie Nord-Est de The Bluff, une large bande de terre s’enfonçant dans la mer. C’est la plus ancienne ville de Nouvelle-Zélande, sa colonisation datant de 1824. « Bluff » signifie « monticule de terre ».
A l’époque, la région est très prisée des chasseurs de baleines.
Deux activités économiques principales rythment la vie de cette ville : la production d’aluminium (dans le complexe de Tiwai Point sont fondues plusieurs milliers de tonnes d’aluminium par an) et la production d’huitres, réputées à travers tout le pays. C’est ici qu’est basée la plus grande flotte néozélandaise de pêche à l’huitre (de mer et non d’élevage, qui se développent dans les eaux froides et claires du détroit de Foveaux). Les Oysters and Chips sont une spécialité locale et les huitres à emporter sont retrouvées un peu partout ici.
Stewart Island
Située à 30 km de l’Ile du Sud, Stewart Island s’étend sur 1 746 km². D’une forme plutôt triangulaire, elle se compose de 750 km de côtes. C’est un paradis pour les amateurs de silence, de beauté et de nature immaculée.
Ses 400 habitants vivent essentiellement grâce au tourisme et à la pêche.
Découverte par le capitaine Cook en 1770, elle est alors prise pour une presqu’île. L’erreur est corrigée au début du 19ème s.
Il y a un millier d’années, les colons polynésiens baptisent cette île de rêve Rakiura, signifiant « pays du ciel lumineux », en référence aux aurores australes qui illuminent fréquemment le ciel nocturne. Les Européens lui donnent ensuite le nom du capitaine Stewart qui dresse le premier relevé topographique en début du 19ème s. Elle est achetée aux Maoris en 1864.
Dans la tradition maorie, elle est Te Punga o Te Waka a Maui, ce qui signifie « l’ancre de pierre du canoë de Maui », l’Ile du Sud étant le canoë.
Véritable hymne à la nature, cette île est recouverte pour le bush et possède de magnifiques plages de sable fin. Seule sa partie Nord est accessible par voie terrestre. Elle est elle-même entourée de 170 petites îles.
Le Rakiura National Park, dernier des parcs nationaux du pays, est créé en 2002 et recouvre presque la totalité de l’île.
L’île est réputée pour ses nombreux sentiers de randonnée et ses oiseaux endémiques, dont le célèbre kiwi.
Les Catlins
Les Catlins désignent la superbe région entre Invercargill et Balclutha. Elle est à cheval entre les régions de l’Otago et du Southland. La région est nommée d’après le nom du capitaine Catlins, explorateur faisant route vers l’Australie.
Région sauvage et faiblement peuplée, les Catlins disposent d’un paysage côtier pittoresque et d’une dense forêt qui abrite de nombreuses espèces d’oiseaux. Ses hautes vagues attirent également des surfeurs. Le long de la côte, les points d’intérêt sont nombreux.
Après Invercargill la route serpente de Curio Bay à Kaka Point et offre des sites uniques : vestige de forêt pétrifiée, colonie de lions de mer, grottes ou encore cascades.
Sur la route, se trouve Slope Point le point le plus méridional de l’Ile du Sud, à mi-chemin entre le pôle sud et l’équateur. Les vents venus de l’Antarctique y sont si violents qu’ils forcent les arbres à se rabattre sur eux-mêmes, créant ainsi d’étranges et fascinantes formes. Ici aucune habitation n’est possible aussi le lieu est consacré à l’élevage de moutons. Falaises abruptes et pentes rocheuses, la nature y reprend ses droits.
Owaka est le village le plus important de la côte, avec 400 habitants. Non loin de là, à 100 m de la mer se trouve le Jack’s Blowhole, une caverne de 55 m de profondeur qui, lorsque la mer est forte, fait jaillir l’eau tel un geyser.
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Galeries photos

Les Catlins





